Question écrite du 29/05/2015 à M. MADRANE Rachid, Ministre de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice et de la Promotion de Bruxelles, chargé de la tutelle sur la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale

La presse s’est fait récemment l’écho de diverses pratiques en matière d’assuétudes chez les jeunes : le « binge drinking » (ou beuverie express) qui consiste à absorber rapidement une grande quantité d’alcool et le « purple drank », un cocktail à base de sirop pour la toux à la codéine.

Les tendances à la consommation excessive d’alcool chez les jeunes et l’évolution des pratiques des jeunes en matière de consommation de drogue facile d’accès constituent un problème majeur d’un point de vue social et de santé publique.

Suite à la sixième réforme de l’Etat, la prévention en matière d’assuétudes a été déléguée par la Fédération Wallonie Bruxelles à la Région wallonne et à la Cocof. Cependant, cette problématique est à la frontière de plusieurs compétences : santé, jeunesse, aide à la jeunesse… Je souhaiterais vous interroger sur la politique menée à ce sujet à l’égard des mineurs d’âge. Quelle concertation ministérielle a eu lieu sur cette thématique ?

En mars 2015 s’est tenue une conférence interministérielle « santé ». A cette occasion, la question de la prévention des assuétudes chez les jeunes a-t-elle été abordée ? Cela va-t-il déboucher sur des actions ?

Cette thématique fait-elle partie des priorités en matière de prévention générale ?

En 2012, un protocole d’accord conclu entre les Ministres de la Santé de la Fédération Wallonie Bruxelles, de la Région wallonne et de la Cocof a créé la cellule politique francophone santé assuétudes. Qu’advient-il de cette cellule aujourd’hui ? La Fédération y-est-elle ou sera-t-elle représentée pour ses attributions à l’égard des jeunes ?


Réponse du Ministre

Comme vous l’indiquez, cette importante problématique relève d’abord de la politique de promotion de la santé. L’aide à la jeunesse peut être concernée par la question, bien entendu. Les outils pour y faire face relèvent essentiellement de la prévention générale et du travail des AMO.

Les priorités en matière de prévention générale sont fixées par les Conseils d’Arrondissement de l’Aide à la jeunesse (CAAJ), dans le cadre d’une politique territoriale de prévention générale. En effet, il appartient à chaque CAAJ, au terme d’un travail d’analyse des caractéristiques de son territoire, de fixer les thématiques prioritaires qui seront prises en compte dans le cadre du plan d’action de prévention générale,  pour une période donnée. Ceci signifie bien entendu que les thématiques retenues sont susceptibles de différer d’un arrondissement à l’autre et d’évoluer dans le temps.  Depuis la mise en place de ce principe en 2004, la thématique des assuétudes figure cependant de manière constante dans la liste des thématiques prioritaires retenues par un ou plusieurs CAAJ.

Ainsi, pour les plans d’actions couvrant la période de mai 2013 à décembre 2014, les CAAJ de Charleroi, Marche et Tournai avaient retenu explicitement la question des assuétudes chez les jeunes comme une thématique prioritaire.

Pour la période actuelle, soit les plans d’actions couvrant les années 2015, 2016 et 2017, c’est le cas des CAAJ de Huy et de Nivelles.

A côté de ces indications en termes de pilotage de la prévention générale sur une thématique particulière, il convient de noter également l’action des services d’aide en milieu ouvert. En effet,  ces équipes peuvent, à partir d’un diagnostic social local,  mettre en œuvre des actions communautaires favorisant la prévention des assuétudes, en agissant de manière concertée avec les ressources disponibles dans l’environnement des jeunes : services spécialisés tels infor-drogue, Points d’appui assuétudes des Centres Locaux de Promotion de la Santé, …

Concernant la réunion de la Conférence interministérielle « santé » de mars 2015 que vous évoquez, elle a débouché notamment sur un protocole d’accord portant approbation d’un guide pour la réalisation d’une nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents. La question des assuétudes n’est cependant pas abordée dans le cadre de ce protocole qui concerne exclusivement les questions de santé mentale.

Selon mes informations, il semblerait qu’une nouvelle Conférence interministérielle « santé » devait se réunir prochainement et que cette question devait être mise à l’ordre du jour.

Toutefois, ce sont les Ministres compétents en matière de santé qui ont été conviés à cette conférence et je ne dispose pas d’informations au sujet des suites qui y ont été données.

Je vais dès lors m’en enquérir auprès des Ministres régionaux compétents. Je vous inviterais le cas échéant à vous adresser à Monsieur Prévot.

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