Question d’actualité du 03/06/2015 à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale et du Patrimoine

Monsieur le Ministre, je m’en réfère à un article de la RTBF dans lequel on peut lire que la SNCB a décidé de fermer 23 gares peu fréquentées en Province de Liège, notamment. Il s’agit des gares d’Aywaille, Pepinster, Flémalle Haute et de Rivage. Dans la Province de Namur, malheureusement, il s’agit de la gare de Walcourt située sur ma commune.

Ma question est la suivante : à partir du moment où l’on ferme une gare, il n’y a plus de guichet ni pour la vente de billets ni pour la demande de renseignements, il faut passer par un distributeur automatique.

Cela fait plus d’un an que l’on essaie de définir une politique stratégique ferroviaire en Belgique et, jusqu’à présent, les seuls mots d’ordre que nous ayons pu constater sont économies et suppression du service public.

Je sais très bien que vous n’avez pas la main en la matière. Qu’en est-il du conseil d’administration de la SNCB ? Vous nous avez dit hier en commission que nous n’y avions pas encore de représentant. À partir de quand peut-on y compter ? Je sais que les représentants ont été désignés, mais ils n’ont toujours pas intégré ce conseil d’administration.

Peut-on avoir, par exemple, dans le cadre de cette déclaration, une carte indiquant le nombre de gares supprimées par Région ? Toutes les Régions ont-elles été traitées de la même manière ?

Il apparaît également dans l’article que la SNCB se serait basée uniquement sur le chiffre de vente sans tenir compte des services rendus, par exemple, par le personnel aux voyageurs. Je prends mon exemple sur Walcourt, de nombreux touristes reviennent des barrages de l’Eau d’Heure, repartent à l’étranger et, là, un distributeur automatique ne peut évidemment pas leur donner un billet ni les renseignements nécessaires pour rejoindre Bruxelles ou les Pays-Bas. Ce qui est souvent le cas. Je vous remercie de m’avoir écoutée.


Réponse du Ministre

Madame la Députée, nous avons visiblement lu le même article de presse et, probablement, que nous avons désormais dans notre sac à dos le même nombre de questions.

D’après les informations que j’ai pu recueillir, il a été décidé du côté des autorités ferroviaires fédérales de supprimer pas moins de 33 nouvelles gares à travers le pays ; 23 de manière assez immédiate, une dizaine dans une seconde vague. Visiblement, sur les 33 gares qui seront supprimées, 14 sont sur le territoire wallon ; vous en avez cité une série d’entre elles.

Je n’ai pas, à l’heure où je vous parle, le détail de chacune des autres fermetures annoncées. Je regrette d’avoir appris également par voie de presse ces fermetures. Il faut être de bon compte, il n’y a aucune obligation dans le chef de l’autorité ferroviaire, de devoir se concerter préalablement avec l’autorité wallonne, dès lors que nous sommes ici dans le cadre de

l’exercice d’une prérogative qui est de leurs seules compétences. Il n’en demeure pas moins que, sachant le contrecoup, les effets collatéraux que de telles fermetures peuvent avoir singulièrement dans nos poches rurales, il eut été, à tout le moins, courtois d’entreprendre une conciliation préalable.

Ce sont des fermetures qui vont à nouveau poser préjudice à notre ruralité, qui réduiront l’offre de transport public là où elle avait déjà peine à se déployer. Nous n’avons visiblement pas toujours la même notion de ce qu’est le service public, puisque du côté de la SNCB, on continue de prétendre que le service est garanti au public vu l’installation de ces guichets. À notre estime – je n’en doute pas à votre estime également – la notion de service public s’entend plus largement que celui d’une automatisation de la délivrance de tickets. Vous l’avez rappelé, il y a aussi l’information, le contact avec les personnes, les facilités qui sont parfois offertes pour les personnes à faible mobilité, les personnes handicapées ou âgées, pour les aider à entrer ou sortir des trains. Bref, cela handicapera encore l’offre qualitative sur notre territoire wallon, je le regrette.

Hier, en commission, nous avons eu l’occasion d’évoquer, à la faveur d’une question à l’un de vos collègues, les enjeux de reconversion, avec la compétence du patrimoine, d’une série de ces gares.

Il y a seulement huit gares, sur le territoire wallon, qui sont classées et qui peuvent bénéficier de subventions pour un projet alternatif à mettre en œuvre. J’ignore si, dans les fermetures annoncées par la SNCB, l’une ou l’autre de ces gares nouvelles pourraient être concernées. Si c’est le cas, on s’attellera à être sur la balle pour pouvoir aider au mieux à la reconversion.

En tout état de cause, je regrette et déplore d’être à nouveau face au fait accompli. Il est vrai que, depuis le mois de mars dernier, le Gouvernement wallon a désigné ces représentants pour ces organes de la SNCB et d’Infrabel. Les noms de ces administrateurs régionaux ont été transmis au Fédéral et, jusqu’à présent, cela n’a pas encore été suivi d’effet.


J’ai une réaction. Quand on dit que c’est une suppression de service public, c’est exact. Je prends l’exemple d’un abonnement pour un élève : pour la ligne 132, tout le monde, de Couvin à Charleroi, va devoir aller à Charleroi. Il n’y a plus un guichet. Je crois que, si l’on veut remettre les gens dans les trains pour solutionner des problèmes de mobilité, c’est vraiment une très mauvaise façon de s’y prendre.


L’enregistrement vidéo

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