Question d’actualité du 25/02/2015 à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l’Economie, de l’Industrie, de l’Innovation et du Numérique
Monsieur le Ministre, ce week- end la presse a annoncé le lancement du Plan de développement pour le numérique.
Vous savez sans doute que les nouvelles technologies, tout le monde en est conscient, sont un enjeu majeur pour l’avenir de notre Région et la clé de réussite pour notre économie. Vous avez développé les grandes lignes de ce plan de développement. Ce vendredi, un Conseil du numérique aura lieu, afin de mettre sur pied une feuille de route.

Mes questions sont les suivantes :

  • quels sont les projets que vous allez retenir et ya-t-il des secteurs qui seront prioritaires ?
  • de quels budgets disposez-vous ?
  • quels sont les acteurs que vous allez retenir,justement, pour participer à ce vaste projet du numérique ?

Enfin, deux questions un peu différentes :

  • quels moyens allez-vous utiliser pour que tout un chacun ait accès, justement, à ces nouvellestechnologies ?
  • quels moyens vont-ils être utilisés pourchanger les mentalités quand on sait que dans certaines communes la fibre optique est installée et que certaines entreprises n’y ont tout simplement pas recours et, en anecdote pour mes collègues, quand on sait que certains députés n’utilisent même pas un iPhone ?

Réponse du Ministre

Simplement, nous avons lancé avec le Microsoft Innovation Center, il y a déjà de nombreuses années, une initiative dans l’e-city. En 2011, nous avons lancé un plan E-city et tout cela a généré, au travers de la Wallonie, que ce soit à Genval-les-Dames pour le Brabant wallon, que ce soit dans la région de Mons, dans la région de Tournai, dans la région de Liège, des entreprises qui travaillent dans le digital.

Nous avons effectivement lancé des expériences et c’est intéressant, politiquement, de se dire qu’il faut non pas faire des politiques top-down, mais bien avoir la volonté que ces politiques soient appropriées par les différents secteurs. Comme vous le savez, on a lancé hubs créatifs, dont Mons fait partie aujourd’hui, qui réunissent des fab labs, des espaces de coworking et des initiatives créatives.

Le but, c’est véritablement de faire ce que nous avons fait, à une autre échelle et dans un autre cadre, pour les pôles de compétitivité : différentiation, décloisonnement, innovation. Il ne faut pas limiter l’innovation technologique au monopole de l’ensemble de ces éléments.

Pour lancer aujourd’hui ces hubs créatifs, il faut vraiment se dire que toutes ces initiatives que nous avons prises, elles avaient pour objectif de permettre l’émergence de nouveaux modes d’innovation.

En lançant les hubs créatifs, nous faisons en sorte d’avoir deux choses : une cohérence territoriale et une masse critique au niveau économique.

Vous dites qu’il n’y a pas d’objectif concret. Vous avez raison, puisque nous sommes dans l’expérience, et nous allons évaluer cette expérience. Je peux toutefois vous dire quand je vois le MIC depuis quelques années que bon nombre d’initiatives, d’entreprises et de projets n’auraient pas existé s’il n’y avait pas eu un incubateur comme celui-là. Je me dis que nous faisons bien, et qu’il faut sortir des sentiers battus.

En cela, je pense qu’il y a une véritable valeur, et je nourris les meilleurs espoirs sur ce qui va se passer, dans la région montoise comme ailleurs.

En ce qui concerne le plan numérique dans le cadre de Creative Wallonia – je l’ai dit – nous avons lancé un plan TIC en 2011. Aujourd’hui, il faut absolument se dire que le numérique n’est pas simplement une évolution technologique, mais qu’elle va influencer radicalement les modes de production, les modes de consommation et qu’il faut vraiment s’inscrire dans cette logique.

Nous avons un budget d’environ 200 millions d’euros, qui est déjà garanti sur les quatre ans.

En termes de processus, nous installons le Conseil du numérique fin de cette semaine. Nous allons lancer les Assises du numérique, qui va associer non seulement les spécialistes, mais l’ensemble de la population. Nous allons sélectionner les domaines prioritaires, mais nous savons que l’e-health, donc l’e-santé, sera l’un de ses sujets tout à fait importants. Il faut soutenir l’industrie numérique et le numérique dans l’industrie. Ce sont deux éléments différents.

L’Internet des objets va modifier complètement les choses, et si le Gouvernement a choisi le nom de plan Marshall 4.0, c’est par rapport à cette démarche, lancée à Hanovre en 2011, de l’industrie 4.0. L’industrie 4.0, consiste à dire qu’il y a le numérique et l’économie circulaire, et que ces deux éléments vont révolutionner notre mode de pensée, notre mode de production.

Lorsqu’on lance aujourd’hui un Plan numérique qui est participatif – et je comprends le reproche de M. Bouchez qui dit : « Mais vous ne venez pas avec un plan ! » – si nous venions avec un plan totalement fixé, vous diriez qu’il n’y a aucune consultation. Nous venons en disant que nous faisons un processus consultatif. Vous dites : « Vous n’avez rien arrêté ! » Il faut choisir l’un ou l’autre reproche, mais je reconnais que vous pouvez faire les deux.

C’est de dire simplement que d’ici le mois de juin, en tout cas début septembre, nous aurons un Plan numérique avec des objectifs, avec un budget, avec un calendrier qui nous permettra – et c’est en tout cas la volonté – d’ici quatre ans, d’être l’une des régions numériques les plus performantes dans l’Europe des 28.


La question en vidéo (3’40)

La réponse du Ministre en vidéo

Partagez sur les réseaux sociaux