L’Avenir – Local: entre Sambre et Meuse – 30 sep. 2017- A. Deb. (l’article en PDF)

Le projet d’adduction d’eau de Florennes vers la Famenne via la France ne bénéficiera pas des subsides européens espérés.

Il était bien embarqué; il a pris l’eau d’un coup. Le grand projet Inasep d’adduction d’eau de Florennes vers la Famenne via la France n’a pas passé le cap de la sélection menant aux subsides européens transfrontaliers. Réuni la semaine dernière, le comité de pilotage «Interreg IV» l’a en effet recalé.

Pour rappel, cet ambitieux projet à 15 millions d’euros consistait à puiser l’eau d’exhaure de la carrière Berthe, à Florennes, pour la mener jusqu’en Famenne où des communes comme Beauraing ou Houyet ont des soucis récurrents d’approvisionnement. L’aqueduc devait passer par la France et délivrer aussi de l’eau à Givet et Fromelenne, qui connaissent les mêmes difficultés. Cette collaboration transfrontalière ouvrait la porte à des subsides européens, ainsi qu’à un financement par la Banque européenne d’investissement. Tout ceci tombe à l’eau.

Et pourtant l’administration wallonne avait validé la pertinence technique du projet. Et le gouvernement wallon, qui siège au comité de pilotage Interreg, avait annoncé son soutien au dossier de l’Inasep. C’était en mai, avant le changement de majorité au Saint-Gilles.

Coulé par la SWDE?

Pour la députée Christine Poulin (PS), intervenue jeudi en plénière du Parlement wallon, c’est le lobbying «flagrant et évident» opéré par la SWDE au sein des cabinets ministériels wallons qui a coulé ce projet «dont elle ne veut pas» . Il faut savoir que la SWDE a d’autres plans pour alimenter la Famenne en eau, depuis les Hautes Fagnes et le barrage de la Gileppe notamment.

«Notre volonté est effectivement de soutenir l’Inasep dans ce projet», a rassuré Le ministre Carlo Di Antonio (cdH). Celui-ci a précisé que le comité de pilotage Interreg, dont «il n’a pas la maîtrise» , avait justifié son refus par «une série de problèmes techniques» . Le ministre ne désespère pas: «Nous allons essayer de revenir avec une prochaine programmation, car d’autres opportunités se présenteront bientôt.»

Près de 900.000€ dépensés en frais d’études

En attendant, le volet belgo-belge ne pourrait-il pas se concrétiser tout de même, hors subsides transfrontaliers donc? À l’Inasep de faire ses calculs, en étudiant les alternatives de financement et en tenant compte des investissements à consentir, à défaut d’aqueduc, pour la protection des actuels captages… En sachant aussi que près de 900 000€ ont déjà été dépensés en frais d’étude pour le grand projet d’adduction transfrontalier.

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